La Chapelle,
un lieu d’intérêt général
Initialement conçue comme un atelier de travail, au service des actions militantes de l’association Planète en danger, La Chapelle s’est peu à peu affirmée comme un lieu d’intérêt général, au service de la vie culturelle, militante et associative toulousaine.
Depuis plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes, des centaines d’associations et de collectifs, et plus d’un millier d’artistes ont fréquenté ce lieu unique à Toulouse.
La Chapelle, lieu d’intérêt associatif
Un lieu au service des associations
Chaque année, de nombreuses associations bénéficient du lieu pour des AG, conférences, spectacles, rencontres, festivals.
L’Atelier idéal assure un accueil spécifique pour chaque groupe, qui a toute liberté pour investir le lieu. Cette spécificité permet aux associations de s’emparer de l’espace comme elles le souhaitent, parfois de façon originale, à l’image du groupe accueilli. Bien souvent, le matériel technique de La Chapelle est également mis à disposition des associations.
Un lieu d’expérimentation associative ET LOCALE
La Chapelle a permis à différentes associations de développer des actions alternatives innovantes de façon pérenne. En 2004, La Chapelle accueille ainsi une des premières AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) de la région Midi Pyrénées. L’AMAP vient se poser comme une alternative crédible et non démentie à l’inéluctable disparition de nos paysans, en privilégiant les circuits courts. Les producteurs Christophe Henry, Émile Pautou, Michel et Béatrice Mathieu ont partagé tour à tour leur récolte avec un nombre d’adhérent·es toujours croissant.
En 2007, l’AMAP fruits de Suzy est venue compléter cette expérience où des personnes s’engagent à pérenniser de petites exploitations agricoles, solidaires entre elles et vis-à-vis du paysan. Il faut aussi noter que la plupart des AMAPs légumes des quartiers environnants (Arnaud-Bernard, Amidonniers, 7 Deniers, Minimes, …) ont été essaimées grâce à l’énergie militante des premiers amapiens de La Chapelle.
En parallèle des distributions d’AMAP, une activité de panification a également eu lieu entre 2013 et 2018. La préparation et la cuisson du pain se faisaient collectivement et permettaient à celles et ceux qui le souhaitent de découvrir les secrets de fabrication de cet aliment de base.
Aujourd’hui, il y a 4 associations qui utilisent le lieu de façon hebdomadaire : L’Atelier Idéal, l’AMAP Casanova, La Dérive Jubilatoire et le Kiosk (pour plus d’infos sur ces associations, voir la page d’accueil).
La Chapelle, porte-voix des alternatives
Beaucoup d’associations toulousaines travaillant sur des sujets de société ont des difficultés à trouver des salles disponibles pour donner à entendre leurs points de vue. Un lieu comme La Chapelle est un porte-voix unique à Toulouse pour des paroles alternatives qui n’ont pas, ou peu, voix au chapitre. Autant de paroles qui interrogent le monde tel qu’il ne va pas, donnent à voir d’autres possibles.
Quelques exemples sont présentés sur cette page.
Lutte anti-nucléaire
De par son engagement militant et son histoire (Planète en danger s’est affirmée dès la fin des années 80 comme une référence dans la lutte anti-nucléaire à Toulouse et sa région), La Chapelle accueille de nombreuses associations dénonçant l’industrie nucléaire et ses lobbys : le réseau Sortir du nucléaire, l’association Les Amis de la Terre, le Collectif Anti-Nucléaire Toulousain, …
Depuis 1993, conférences, débats, projections, spectacles traitent de cet enjeu fondamental. À noter ces dernières années les rencontres Le Nucléaire en question (2010) avec la participation exceptionnelle de vétérans des essais nucléaires français (association AVEN), le spectacle Avenir radieux, une fission française (2012), pièce de théâtre jouée par Nicolas Lambert ou L’Impossible procès du nucléaire joué par la compagnie Brut de Béton (2011 et 2013). En mars 2022, la Chapelle accueille des rencontres et ateliers dans le cadre de la semaine Atomik Detox, pourquoi le nucléaire ne sauvera pas le climat, organisée par un collectif antinucléaire toulousain.
Dénonciation du système carcéral, les alternatives à la prison
La Chapelle développe une réflexion à Toulouse autour de l’enfermement et en particulier de la prison.
La Chapelle a ainsi accueilli des rencontres-débats avec d’anciens détenus (Michel Piquet en 2001, Charlie Bauer en 2005, venu témoigner de sa lutte contre les QHS (Quartier de Haute Sécurité) ; le festival Taul’art (accueilli chaque année depuis sa création en 2005) organisé par l’association étudiante Genepi, dont le but est de montrer « la prison hors les murs » ; ou la conférence du philosophe Michel Sparagano (2014), venu parler des alternatives à l’incarcération proposées par l’association Grandeur Nature (association d’accueil social visant à la réinsertion de jeunes en difficultés sociales par le voyage, la découverte et l’aventure) ; sans oublier les soirées proposées depuis plus de 10 ans par L’Envolée, journal critique du système carcéral, judiciaire et du monde qui le génère.
Dénonciation des violences policières
De pair avec l’interrogation sur le système carcéral, La Chapelle donne également la parole aux associations, avocat·es, militant·es qui interrogent le système policier ou les lois répressives. En 2003, la Chapelle accueille Maurice Rajsfus, historien et militant, fondateur de l’Observatoire des libertés publiques. En 2011, Odile Barral, membre du Syndicat National de la Magistrature, vient évoquer les dangers de la loi LOPPSI 2. Plus récemment, le 17 octobre 2015, la radio Canal sud a organisé une émission spéciale « 17h de radio contre les violences d’Etat » en direct depuis La Chapelle.
Alternatives au système économique
Réfléchir au monde tel qu’il ne va pas, c’est aussi repenser le modèle économique de nos sociétés. Nombre d’initiatives ont ainsi été mises en valeur à La Chapelle : les SEL, Systèmes d’Echanges locaux, et les monnaies alternatives dès 1997, la caravane intercontinentale contre la mondialisation accueillie en 1999, ou encore le revenu minimum ou revenu de base en 2014. En 2010, l’accueil du militant catalan Enric Duran, surnommé le Robin des banques, a permis d’impulser la création de la coopérative intégrale toulousaine.
Alternatives écologiques
Depuis ses premières prises de position anti-nucléaire, La Chapelle donne la parole aux initiatives écologiques. Très tôt, les luttes contre les grands projets inutiles imposés (aéroport de Notre-Dame des Landes, barrage du Testet, …) ont pu y trouver un espace d’expression public.
La Chapelle défend aussi les modes de déplacement doux tels que le vélo. L’association Vélorution de Toulouse intervient régulièrement pour des prises de parole sur la place du vélo dans la ville. En 2014, se sont d’ailleurs tenues à La Chapelle les rencontres de l’Heureux Cyclage, le réseau national des ateliers vélo participatifs et solidaires. Ce réseau a pour objet de promouvoir et valoriser l’activité des ateliers vélo, visant à la promotion active du vélo basée sur le réemploi de vélos inutilisés et sur l’apprentissage de la mécanique.
La Chapelle se fait également l’écho des questions alimentaires : OGM, antispécisme, autonomie alimentaire, accueil du festival de films Alimenterre, …
Alternatives politiques
Lieu d’expérimentation sociale et politique, La Chapelle donne la parole à des initiatives collectives permettant d’envisager un autre mode de gouvernance.
Les éditos de la Relâche, tous les lundis de 2004 à 2017, en sont l’exemple le plus parlant. Il est également possible de citer des évènements tels que, en 2006, « Espagne 1936-Toulouse 2006 : chronologie d’un rêve », les rencontres iconoclastes (journées de conférences, de débats, et d’ateliers), ou la foire à l’autogestion en 2015.
Plusieurs assemblées de luttes ont pu se tenir à la Chapelle, notamment lors des derniers mouvements sociaux.
Réflexion sur le genre
La Chapelle est un des lieux à Toulouse qui accueille des rencontres publiques en mixités choisies (par exemple sans hommes cisgenre…) autour des questions de genre, des luttes féministes radicales, LGBT et queer.
Parmi les événements qui ont permis au public de La Chapelle d’appréhender les problématiques de genre, on peut notamment citer le festival de l’Ebranleuse (chorale féminine et féministe de Toulouse, et Association pour la promotion d’événements culturels et artistiques, ouverts à toutes et tous, questionnant la place des femmes dans l’espace public et dans la société), le festival Des images Aux Mots (festival de films LGBT de Toulouse), ou encore le Printemps Lesbien de Toulouse organisé par l’association Bagdam Espace Lesbien.
Les questions liées au genre sont aussi fréquemment abordées lors des « baratins de La Chapelle » (les conférences-débat organisées par l’Atelier Idéal). En 2011, une conférence-débat sur la contraception masculine est organisée avec la projection du documentaire « Vade Retro Spermato » de Philippe Lignières. En 2012, l’association Contact aborde le thème de l’homosexualité et de la parentalité. En 2013, la linguiste Nicole Pradalier questionne le sexisme dans la langue et défend l’utilisation du point d’altérité (point median). Toujours en 2013, une conférence gesticulée – « Le clito, un petit nom qui en dit long – plaisir et politique au pays de la sexualité féminine » – est animée par l’association Mix-cité 31.
En 2012 et 2014, l’association Cirque de femmes en tout genre, qui cherche à promouvoir et développer la pratique du cirque et du spectacle vivant dans une perspective féministe, a organisé les événements Histoire de femmes apprises par corps et Fenêtres sur corps à La Chapelle. En 2015, Rina Nissim, naturopathe reconnue et figure engagée du mouvement du self-help est accueillie. Le Planning Familial 31 est intervenu régulièrement sous forme d’éditos, d’évènements de soutien à la caisse IVG hors délais ou d’ateliers, afin d’informer sur les sexualités, la contraception et l’avortement, et de sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles. L’association Faire Face (association d’autodéfense par et pour les femmes) organise dans le lieu des journée d’ateliers d’autodéfense féministe.
La Chapelle, lieu de rencontres uniques
La Chapelle est également un lieu d’intérêt général de par les rencontres qu’elle permet de susciter, rencontres souvent sensibles et intimes sur des sujets brûlants.
Autour du Chiapas
Dès 1995, avec le Collectif Chiapas, La Chapelle a permis au public toulousain de découvrir cette lutte du sud-Mexique. Depuis vingt ans, le lieu organise des conférences, projections, rencontres avec des indiens du Chiapas pour faire connaître les alternatives en acte proposées par les zapatistes.
Autour de l’ex-Yougoslavie
De 1996 à 2004, La Chapelle a régulièrement accueilli l’association Guernica ADPE notamment pour son festival Du Monde aux Balkans, focus sur l’ex-Yougoslavie, occasion de rencontres fraternelles entre des peuples déchirés, avec, par exemple, en 2002, la venue du général Divjak, défenseur de Sarajevo, auteur du livre « Sarajevo Mon Amour ».
Autour du Rwanda
En 2004, le dixième « anniversaire » du génocide rwandais a été l’occasion pour La Chapelle de proposer une série de rencontres, spectacles, conférences, projections pour dénoncer le rôle de la France dans ce massacre et raconter autrement cette page de l’histoire invisibilisée.
Autour de lA Palestine
La guerre israélo-palestinienne a régulièrement été mise en lumière à La Chapelle, notamment lors de rencontres exceptionnelles entre palestiniens et juifs sur la question des territoires occupés (2003).
Le Collectif La Guerre tue, Génération Palestine et le Festival Foutez leur la paix ont proposé des rencontres (2010 et 2011) pour combattre la rhétorique et les pratiques des gouvernements guerriers et coloniaux.
Tous les chemins mènent aux rRoms
Pendant plusieurs années (2010 à 2012), l’Atelier Idéal a établi un échange avec les familles rRoms du terrain de La Flambère : projections-vidéo ou parties de football organisées à la Flambère, cuisine collective ou soirées dansantes à La Chapelle … Le projet Tous les chemins mènent aux rROMS a permis de mieux découvrir la culture rRom.
Le Collectif Solidarité rRoms, ou l’association Rencont’ROMs nous, depuis 2013, s’inscrivent dans cette même volonté avec leurs actions régulières sur la ville de Toulouse dont un grand nombre à La Chapelle.
Sans oublier bien sûr au fil des années des rencontres autour de l’actualité en Lybie, Syrie, Turquie, Anatolie, Tunisie, Argentine, Kanaky, au Niger, Sénégal, Kurdistan…
La Chapelle, lieu d’éducation populaire
Lieu d’expérimentation sociale, La Chapelle s’inscrit depuis sa création dans le courant de l’éducation populaire. Sa pratique associative, les projets qu’elle défend, qu’elle reçoit ou qu’elle organise tendent à rendre chaque participant·e acteur·ice du projet défendu. Chacun·e peut constamment agir, apprendre et acquérir un savoir qui lui permettra d’être plus libre et à même d’agir au service du projet collectif.
Un lieu où la parole a le temps de prendre le temps
Contre la fébrilité contemporaine à chercher du prêt-à-penser et de l’immédiatement consommable, et contre le manque flagrant d’informations sur des sujets de société (nucléaire, consommation, législation…), La Chapelle programme régulièrement des conférences organisées en fonction de l’actualité, des propositions de groupes extérieurs ou de l’envie collective d’approfondir. Conférences sur le nucléaire (1995, 1998, 2001, 2002, 2022…), sur AZF (2001), colloque sur le totalitarisme scientifique (2006), sur la thématique « terrorisme et résistance » (2009), conférence sur le puçage électronique des animaux (2013), sur le déni de grossesse (2015), …
Un lieu d’accueil des conférences gesticulées
Depuis leur apparition à la fin des années 2000, La Chapelle a régulièrement accueillie des conférences gesticulées, proposées par divers groupes d’éducation populaire: conférences de la SCOP Le Pavé (2010, 2012), la coopérative toulousaine Vent debout (2012), le Collectif Nous sommes (2012), Alexis Lecointe (2014) ou le réseau GRAINE Midi- Pyrénées (2014).
Les Conférences baratins
Depuis 2010, le lieu propose un cycle régulier de conférences : les « baratins ». Un·e ou deux intervenant·es prennent la parole sur un sujet d’actualité. Chacun·e a le temps de développer son discours, d’approfondir les enjeux de la question traitée, avant de laisser la parole aux spectateur·ices pour une discussion à bâtons rompus.
Dans le cadre des baratins, La Chapelle a ainsi accueilli, entre autres, le philosophe Louis Sala-Molins sur le thème du Code noir ; le Collectif Anti-OGM sur la lutte contre les OGM et pour les semences paysannes ; Odile Barral du Syndicat National de la Magistrature au sujet de la LOPPSI 2 ; Alain Refalo et Dominique Liot sur la désobéissance civile ; Éric Bogaert du collectif Mais c’est un homme ! sur la psychiatrisation ; le sociologue Jean Mantovani, pour questionner ce que signifient « habiter », « collectif », ou « autonomie » à travers une « histoire de la Rue toulousaine » ; ou l’anthropologue Emmanuelle Stitou sur le thème « histoire des rRoms et enjeux d’aujourd’hui ».
Un partenariat à consolider avec les scolaires
Si son statut encore précaire lui a interdit jusqu’alors d’accueillir véritablement des scolaires, La Chapelle a cependant reçu à plusieurs reprises des enfants des écoles toulousaines.
Une relation durable s’est ainsi créée avec l’École de la Prairie dont les élèves sont venus participer, par exemple, aux 24h Brassens (évènement « Tout Brassens ou presque… » en 2009, qui a donné à entendre les chansons du grand Georges pendant 24h non-stop).
En 2016, cette même école a inclus La Chapelle dans son parcours de découverte de lieux culturels toulousains dans le cadre de sa participation au projet photographique international INSIDE OUT initié par l’artiste JR.
Il est probable que de véritables partenariats et échanges avec les écoles seront noués dans le futur lorsque La Chapelle aura acquis un statut pérenne.
La Chapelle, lieu au service du lien social
Cherchant à favoriser le lien social entre toutes les populations, pour que le lieu ne devienne pas le refuge d’un entre-soi confortable, l’Atelier Idéal a toujours cherché à ouvrir La Chapelle au plus grand nombre. Étudiant·es Erasmus, employé·es d’Airbus, retraité·es, militant·es, SDF, primo-arrivants, sans papiers, enseignant·es se croisent à La Chapelle sans distinction. Le lieu est alors propice à la rencontre de l’autre.
Un lieu intégré dans son quartier
En lien avec le comité de quartier Arnaud-Bernard, puis désormais également avec l’association ARCA (Association des habitants de la Rue du Canon d’Arcole), devenue l’association référente du quartier Compans-Cafarelli, l’Atelier Idéal organise régulièrement des repas de quartier dans la rue de la Paix ou la rue Casanova. Des jeux pour petits et grands sont mis à disposition, un banquet-repas est partagé.
Le Noël des enfants perdus…
Depuis 2006, l’Atelier Idéal ainsi que des bénévoles organisent régulièrement Le Noël des enfants perdus, partageant avec les isolé·es des festivités et toutes les personnes qui le souhaitent la soirée du 24 décembre pour un réveillon de Noël différent, en dehors des circuits de consommation classique.
Les soirées Relâche du Lundi soir
A partir de 2004 et jusqu’en 2017, l’association fait le pari d’ouvrir le lieu chaque semaine, y compris en hiver, pour une soirée autogérée par les utilisateur·ices elles-mêmes et débarrassée de la pression consumériste…
Baptisée La Relâche, ce rendez-vous du lundi soir de novembre à mai s’est affirmé peu à peu comme un espace de rencontre où le public n’est pas accueilli comme un consommateur potentiel mais où il peut prendre activement part à la soirée.
Durant plus de 10 ans, les toulousain·es et visiteur·ses de passage apprécient cet espace de rencontres et d’échanges.
La Dérive Jubilatoire
Depuis 2011, une nouvelle association, La dérive jubilatoire, invite les retraités (ou non) à se retrouver pour échanger des informations et débattre autour de supports notamment artistiques : images, écrits, musiques, théâtre… Le nouveau rendez-vous est désormais le mercredi de 17 h à 20h !
Une attention au public handi
En 2012, La Chapelle propose une soirée Relâche autour de la surdité, imaginée par les bénévoles, soirée exceptionnelle de rencontre, sans parole, avec des animations pour faciliter la communication entre sourds et entendants.
En 2013, la lecture-marathon 48h non-stop des Misérables de Victor Hugo est traduite en langues des signes française (LSF) en direct et dans sa quasi intégralité. Pour ce faire, La Chapelle initie une collaboration avec l’équipe du CETIM (Centre de Traduction, Interprétation et Médiation linguistique de l’Université Jean Jaurès) : les traductions des élèves en LSF lors de cet événement sont prises en compte dans leur cursus.
Pour sa réouverture, la Chapelle sera enfin complètement accessible aux fauteuils roulants.
La Chapelle, lieu d’intérêt culturel, propice à l’émergence artistique
Un lieu d’expérimentation artistique
Dès son ouverture, La Chapelle est venue pallier le manque de salles disponibles à Toulouse pour le travail des artistes. Ces derniers ont très vite utilisé le lieu comme un espace possible de résidences et/ou de représentations.
Lieu pluridisciplinaire, La Chapelle accueille tout à la fois des artistes issu·es du spectacle vivant (théâtre, musique, danse) et des arts visuels (plasticien·nes, scénographes, photographes). Depuis 2010, avec l’essor de la filière cirque à Toulouse, le lieu a également été repéré pour sa hauteur de plafond par des circassien·nes, et fait l’objet de demandes répétées d’utilisation par des cordelissistes ou des trapézistes qui installent in situ leur matériel (association Cirque de femmes en tout genre).
Lieu polyvalent et polymorphe, La Chapelle n’est pas à proprement parler un squat artistique ni un centre d’art (au sens de résidences longues et d’ateliers d’artistes), mais la plasticité de son espace, sa souplesse d’utilisation et la réactivité mise en place par l’Atelier Idéal pour accueillir des projets artistiques naissants en ont fait un lieu clé dans le paysage culturel toulousain.
Un soutien à la jeune création
La Chapelle permet à de jeunes artistes, non encore repérés par le réseau des lieux dits « intermédiaires », et encore moins par les lieux officiels ou les institutions culturelles, de tester leurs projets, d’essayer des formes nouvelles, d’explorer le champ des possibles. Lieu d’expérimentation, elle leur permet d’affirmer leur discours et leur parcours artistique, d’asseoir leur pratique, de s’essayer, de rater, de recommencer sans aucune exigence de résultat ni de production.
Quelques exemples
Depuis 1993, nombre sont celles et ceux qui, aujourd’hui reconnu·es à l’échelle régionale, voire nationale, sont passés par La Chapelle…
Pour mémoire, on pourrait citer le photographe Bruno Wagner, fondateur des Lucette Omnibus, présent à La Chapelle au milieu des années 90 ; il travaille aujourd’hui avec la Cie Oui Bizarre, Le Cornet à dés et expose régulièrement en France et en Europe.
La chanteuse Catherine Vaniscotte, aujourd’hui Coup de cœur de l’académie Charles Cros, présenta à La Chapelle sa mise en scène de Gelsomina au milieu des années 90.
Le plasticien Mourad Maalaoui travailla longuement à La Chapelle à la fin des années 90, début des années 2000 ; il collabore aujourd’hui avec le collectif Bakelite et vient de réaliser la grande exposition Letris présentée à la Médiathèque Cabanis.
Céline Astrié, Cie Nanaqui, présenta ses premières créations à La Chapelle au début des années 2000 ; elle est aujourd’hui artiste associée au Ring. La comédienne Catherine Froment, utilisa La Chapelle en 2007, c’est aujourd’hui une performeuse et metteuse en scène reconnue, programmée notamment au Sorano.
Elle serait longue la liste de ces artistes toulousain·es qui ont utilisé le lieu pour débuter leur travail ou affermir leur propos artistique.
Un lieu de spectacle pas comme les autres
À côté de cette émergence, le lieu a également accueilli des artistes renommés, donnant ainsi la possibilité au public toulousain de découvrir ces derniers à prix modique voire bien souvent gratuitement.
Faut-il rappeler la venue de Richard Desjardins, Serge Utgé-Royo, Nilda Fernandez, Dick Annegarn, JeHaN, Eric Lareine, Mara Diabaté, Benjamin Moonlight, le MEJ trio avec l’Orchestre de chambre de Toulouse, Serge Pey, Petit bois compagnie…
Les lecture-marathons !
De plus, l’Atelier Idéal s’est notamment faite le spécialiste de l’organisation de lectures-marathon auxquelles les toulousain·es sont invité·es à participer, brisant les frontières entre l’artiste et le spectateur :
2005: lecture intégrale de Don Quichotte pendant 48h non-stop (126 lecteurs pour 126 chapitres !),
2007: veille poétique et militante autour de Rabelais, avec la lecture intégrale de Gargantua et Pantagruel durant 72h non-stop,
2010: « Tout Brassens ou presque », 1 semaine en chansons, lectures, poèmes … autour de Georges Brassens,
2013: lecture intégrale des Misérables de Victor Hugo dans le cadre des « 20 ans de la Chapelle ».
Un lieu au service des alternatives artistiques
La Chapelle a également accueilli nombre de festivals alternatifs permettant de mettre en lumière des artistes en marge des industries culturelles grand public.
Le Forum des Alternatives pour la Musique (FAM), aujourd’hui établi au Métronum, a été initié en 2004 à La Chapelle. Ces premiers rendez-vous ont engendré la création de la Fédération des Labels Indépendants de Midi-Pyrénées (FLIM), véritable soutien à la création musicale indépendante locale.
Le festival Indélébile a fait escale à La Chapelle de 2013 à 2015. Véritable carrefour d’échange, festif et convivial, autour de l’image, de la narration et du livre, cet évènement permet d’appréhender de façon ludique et réfléchie les nombreuses facettes de l’univers de la petite édition.
Un lieu au service de la pratique artistique
Le lieu est aussi un outil au service de la pratique artistique amateur ou des écoles d’enseignement artistique.
Des associations telles que le Cri du Chœur (chant choral amateur) ou Répliques (théâtre étudiant) utilisent le lieu pour présenter des sorties d’ateliers ou des spectacles de fin de saison, permettant à leurs membres d’expérimenter le passage sur scène le temps d’une série de représentations ou de travailler la pratique d’un art.
Avant de s’installer à l’Espace JOB, l’école des musiques vivantes Music’Halle, alors située rue Casanova, ne possédait pas de salle de spectacle et proposait ses sorties d’ateliers et ses concerts de stagiaires à La Chapelle.
Un lieu de diffusion du cinéma indépendant
Lieu de tournage, La Chapelle sert également régulièrement à des étudiants de l’ESAV pour réaliser des court-métrages.
À côté de cinémas associatifs ou indépendants tels que Le Cratère, La Chapelle œuvre à la diffusion de films et de documentaires souvent exclus des grands réseaux commerciaux de diffusion.
En 2000, l’Atelier Idéal choisit de projeter l’intégralité (6 heures) du film La Commune / Paris 1871 de Peter Watkins invitant l’équipe du film (association Rebonds pour la Commune) à en discuter avec les spectateurs. En 2001, est projeté L’Erreur Boréaleen présence du chanteur Richard Desjardins, coréalisateur du film. En 2005, La Chapelle propose la projection du film documentaire Pas lieu d’être issu de la maison de production toulousaine Les Films du Sud.
En 2007, le documentaire Un siècle de progrès sans merci de Jean Druon, film en six parties (6 heures), propose une lecture simultanée de l’histoire sociale et politique et de l’histoire des sciences au cours du XXème siècle. Cet essai politique et historique montre le rôle joué par le progrès des connaissances dans l’évolution des luttes pour la domination.
En 2014, l’Atelier Idéal organise l’événement Le Printemps des Révolutions, occasion de célébrer la révolution des œillets portugaise, et de se faire l’écho de l’autogestion au Chiapas (Mexique), du soulèvement de Gezi Park (Turquie) et de la situation actuelle en Grèce où les lieux d’occupation et d’autogestion se multiplient depuis 2010. La Chapelle voit ainsi la diffusion d’une série de documentaires, certains inédits en France et traduits et sous-titrés pour l’occasion par notre réseau de bénévoles-militants. Ces diffusions sont suivies d’une multitude de débats avec les réalisateurs, notamment Rui Simões, Yannis Youlountas, et la militante Pinar Selek.
Après avoir également accueilli par le passé, le collectif Les Vidéophages, ou la télévision associative indépendante TV BRUITS, La Chapelle fut aussi le lieu de prédilection de l’association Kaléïdos qui y organisait ses soirées « kinobouffe » mensuelles : soirées de projections de court-métrage autoproduits.
La Chapelle, lieu d’une pratique politique originale
Dénonçant un système vertical et autoritaire où chacun d’entre nous est déresponsabilisé par une délégation de pouvoir, l’Atelier Idéal a mis en place un fonctionnement d’association horizontal, cassant la structure hiérarchique habituelle, instaurant une prise de décision au consensus, n’utilisant pas le vote. L’association ne possède pas de président mais un collège solidaire de co-responsables, formé par l’ensemble de ses membres actifs, tous cosignataires des statuts, tous co-responsables des actes de l’association.
Au quotidien
Entretenue grâce à l’énergie bénévole de ses membres, des chantiers participatifs sont organisés à chaque trêve estivale pour réparer et rénover le lieu. Chacun amène ses compétences, les connaissances sont ainsi partagées sur le terrain.
L’organisation des événements et des soirées « Relâche » est faite dans un esprit de collaboration et de transmission des savoirs, les décisions se prennent au consensus. Les bénévoles fonctionnent en autogestion, prennent des initiatives, et chacun est responsable de la bonne marche du lieu. Refusant la distinction sachant/apprenant, le parti pris est d’apprendre et de faire ensemble.
Le jardin est le terrain d’expérimentation de toutes celles et ceux qui le veulent et qui s’investissent sur le lieu, il est en perpétuelle évolution et reflète cette philosophie du bien commun.
La Chapelle, lieu autonome financièrement
Depuis la création en 1993 de La Chapelle, l’association Atelier Idéal n’a jamais demandé de subvention aux collectivités publiques.
Une participation aux frais modulable
Ses recettes proviennent notamment des participations aux frais du lieu demandées aux associations et aux collectifs qui y organisent des événements. Ces participations aux frais sont modulées en fonction du type d’association et du type d’événement organisé. Ainsi, La Chapelle est de fait un lieu public accessible aux associations, aux collectifs, ou aux compagnies artistiques (théâtre, danse, cirque…) qui ne possèdent pas nécessairement de budget suffisant pour accéder à des salles de cette taille et à des lieux de répétition.
Des projets ambitieux réalisés sur ses fonds propres
Qu’il s’agisse de la réalisation de scénographies hors-normes (Damoclès en 1995) ou d’événements publics, La Chapelle a toujours su réaliser de façon autonome les projets qu’elle a choisi de mener : La Ville Habitée en 1995, L’Enfermement/Les cocons en 2001, Espagne 1936 – Toulouse 2006 : chronologie d’un rêve, Gare aux Géants en 2007, Tout Brassens ou presque en 2010, Les Misérables en 2013, Le Printemps des révolutions en 2014, …
En 2005, lorsque l’Atelier Idéal projette de réaliser la lecture-intégrale de Don Quichotte, le 1er Marathon des Mots y voit une occasion d’ajouter un événement hors normes à sa programmation balbutiante et propose à l’association d’intégrer ce festival. Devant le faible budget proposé par le Marathon des Mots pour soutenir la réalisation de la lecture-intégrale de l’histoire de l’homme de la Mancha, l’association refusa cette subvention et choisit délibérément de réaliser l’événement entièrement sur ses fonds propres et avec la participation bénévole de 126 lecteurs connus et inconnus.
Un entretien du lieu régulier
De même, l’Atelier idéal entretient, rénove, et améliore La Chapelle à ses frais. Depuis 1993, de nombreux travaux ont été menés avec les seules ressources associatives : rénovation du toit (1993, 2022), rénovation de l’électricité (1994-1995, 2000-2001), mise aux normes du tableau électrique (2014-2015), création et amélioration de toilettes pour le public (1993, 2009, 2024), création de sorties de secours (1994-1995, 2010)…
Ces travaux réguliers sont réalisés grâce à l’énergie militante des bénévoles membres sympathisants de l’association, l’association ne comptant aucun salarié et ayant d’ailleurs inscrit dans ses nouveaux statuts le principe du bénévolat.